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LEXIQUE & HISTOIRE DE L’ART (suite 1)

* Art cinétique (du grec kinêsis : mouvement)
Le mouvement, sujet majeur de l’art du XXe siècle (Gabo & Pevsner en fontlargement mention dans le manifeste de 1920 ; les futuristes ; Delaunay ;Duchamp: le Nu descendant un escalier ; les peintures mécanomorphes de Léger ; le développement industriel du cinéma…).
En 1955, a lieu à Paris, la première exposition d’art cinétique à la galerie Denise René.
On distingue l’Op Art (moyens strictement picturaux produisant des effets de creux et de volume et mobilité du spectateur : Vasarely, Agam…) du mouvement réel de l’œuvre (mécanismes, faisceaux lumineux etc. Takis, Cruz Diez, Soto, Pol Bury…)

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ART GEOMETRIQUE  - MADI

MADI HIER ET AUJOURD'HUI
Par Jean Branchet (2006)

Il n’est pas possible de parler de MADI, de définir ses caractéristiques et son importance sans le situer dans l’évolution de l’art abstrait au cours du XXe siècle.

MADI DANS L’ART GEOMETRIQUE
Dans l’histoire de l’art du XX° siècle, la tendance artistique géométrique a occupé une place de tout premier plan dès l’apparition, au début du siècle, de l’abstraction dans les arts visuels de différents pays : à Munich avec Kandinsky, à Moscou avec Larionov, à Amsterdam avec Mondrian et van Doesburg, à Paris avec Delaunay, Picabia, Kupka... (pour ne rappeler que quelques grands précurseurs).
L'abstraction a donné naissance à plusieurs courants, chacun d’eux reflétant une des multiples facettes de l’être humain. Mais une des tendances les plus permanentes, toujours adoptée par des créateurs actuels, et partout dans le monde, est celle que l'on peut qualifier de "mouvance construite internationale". On lui a donné selon les lieux où elle est apparue et les objectifs recherchés par les artistes le nom de constructivisme, de suprématisme, de néo-plasticisme, de géométrisme, d’art concret…Le nom d’art géométrique paraît être celui qui peut le mieux rassembler sous une dénomination commune les différentes tendances passées et actuelles, dans un univers libéré de toute évocation et de toute anecdote.
La forme régulée, "géométrique", jointe à l'économie des moyens, à la simplicité et à la rigueur des structures et de la composition, peut atteindre une grande pureté liée à une profonde intensité. Mais cette même forme, associée à l’infini des combinaisons possibles, est tout aussi capable d’exprimer dynamisme et grande vitalité. Avec les mêmes moyens élémentaires - ligne, cercle, carré, triangle, polygone, courbe – la plupart des dominantes de l'être humain peuvent être plastiquement exprimées telles que pureté, contemplation, spiritualité, calme, joie, dynamisme, lucidité, créativité, imagination…
Comme il a été précédemment dit, au cours de son histoire cette "mouvance construite internationale ou art géométrique" a donné naissance à plusieurs mouvements qui, tous, bien que mettant en œuvre les principes de la géométrie, ont abouti à des recherches et à des résultats différents. Pour ne rappeler que les plus notoires :
        •      Le Constructivisme est né en Russie dans l'effervescence de la Révolution de 1917. Dirigé contre tout esthétisme, il recherchait avant tout des objectifs sociaux, utilitaires et matérialistes (Gabo, Pevsner, Archipenko, Rodchenko, Larionov, Gontcharova, Tatlin...).
        •      Le Suprématisme, créé par l'artiste russe Malevitch en 1916, affirmait la suprématie des formes élémentaires simples telles que le carré, le rectangle, le cercle, le triangle, la croix et assurait que la réalité de l'art dépendait entièrement des effets de la couleur sur les sens.
        •      Le Néo-plasticisme est fondé en 1917 à Amsterdam par Mondrian, van Doesburg et Bart van Leck. Il s'agissait de découvrir les "moyens purs" par lesquels serait révélée l'harmonie universelle, soit une abstraction géométrique régie par un emploi très strict des seules lignes horizontales et verticales, des trois couleurs primaires pures, bleu, jaune et rouge, associées avec le blanc et le noir.
        •      Cercle et Carré, mouvement fondé en 1929 par Michel Seuphor et Torres-García organisèrent à Paris, en 1930, la première grande exposition consacrée à l'art abstrait, essentiellement géométrique.
        •      Le mouvement MADI, lancé à Buenos Aires en 1946 par Carmelo Arden Quin, proclamait la possibilité de peindre des structures polygonales planes, concaves ou convexes, des plans articulés, amovibles, animés de mouvements linéaires, giratoires ou de translation, de sculpter des solides avec des espaces vides et mouvements d'articulation... MADI réalisa le passage entre l'art construit des années vingt/trente et l'art minimal, le "shaped canvas" et le "hard hedge" américains des années soixante-dix. En faisant sauter le cadre orthogonal classique, cette prise de position devançait de quinze ans le formalisme américain d'un Stella, par exemple.
        •      L'Art cinétique réunit, à partir des années cinquante, une nouvelle génération d'artistes qui cherchaient, en reprenant les données de l'abstraction géométrique, à introduire les notions de mouvements et de temps (Vasarely, Tomasello, Soto, Agam, Morellet, Cruz-Diez...).
        •      L'Art minimal apparaît aux Etats-Unis en 1965 (Dan Flavin, Donald Judd, Sol Lewitt, Carl André, Frank Stella...). Morellet, en France, a précédé ce mouvement. Les formes simplifiées à l'extrême, ne portent plus de traces de l'intervention de l'artiste niant ainsi toute subjectivité.
Cette description sommaire ne recouvre qu'une partie des tendances et expressions qui à travers le monde se sont référées et continuent à se référer à l'art géométrique.

CARACTERISTIQUES ET IMPORTANCE DU MOUVEMENT MADI
Apparu au milieu du XXe siècle, MADI est avant tout un mouvement rassembleur. Comme DADA, son nom est une invention et son histoire en perpétuel renouvellement. Ainsi peut-on rappeler l’origine de MaDi (Matérialisme Dialectique). Il se construit dans une démarche dialectique, logique, consciente. L’art est en marche et traduit les valeurs universelles d’une société affranchie. MADI ne dicte aucune théorie restrictive, bien au contraire. Il demande la plus grande liberté dans les moyens d'expression, les matériaux utilisés, l'utilisation de l'espace. Avec, toutefois, un seul impératif : sortir du traditionnel rectangle de la toile peinte, fenêtre héritée de la Renaissance, afin d'explorer les multiples possibilités offertes par la confrontation entre la forme créée et l'espace environnant. MADI est un art de la Géométrie et, comme elle, il se veut universel car quoi de plus universel que la géométrie à l’origine de la plupart des créations humaines, dans tous les domaines ?
Dans les arts plastiques, MADI est l'état d'esprit créateur qui fait sien les règles suivantes :

INVENTION ABSTRACTION POLYGONALITE GEOMETRIE LUDICITE MOUVEMENT ESPACE COULEUR
Mais plus qu'un mouvement purement plastique, MADI est une attitude générale de liberté par rapport aux poncifs, aux habitudes, aux traditions sclérosantes. Il faut créer, inventer de nouvelles formes, utiliser les nouveaux matériaux, les nouvelles techniques. Dès la naissance de Madi, Carmelo Arden Quin consacre son caractère pluridisciplinaire et ouvre MADI à la musique, la poésie, le roman, le théâtre et la danse.
La preuve de sa vitalité? Il y a dans le monde entier de plus en plus de groupements de plasticiens se réclamant de MADI. Des grands musées s'y intéressent, organisant d’importantes expositions regroupant, non seulement des artistes de la première heure, mais également des créateurs des générations suivantes. Des musées sont consacrés au mouvement tel que celui inauguré en 2005 à Sobral, au Brésil.
Les artistes liés au mouvement Madi International se rencontrent périodiquement au cours de manifestations, réunions, colloques, expositions, confrontant leurs expériences et montrant à l’évidence la richesse et la diversité des créations. Des scientifiques, des mathématiciens ont même trouvé dans les créations MADI la justification de leur propre recherche.
Au début du XXIe siècle, une telle permanence dans la continuité et la créativité d’un mouvement artistique est unique. Il ne faut pas oublier que MADI a plus de soixante ans d’existence!.
Actuellement le groupe MADI International comprend plus de cinquante membres représentant quinze pays (Argentine, Belgique, Brésil, Espagne, France, Hollande, Hongrie, Italie, Japon, Pologne, Slovaquie, Suède, Uruguay, Etats-Unis, Venezuela), où se côtoient quatre générations…

 

HISTORIQUE ABREGE DU MOUVEMENT MADI

En 1934 Joaquin Torres-García (1874-1949) revient à Montevideo (Uruguay, son pays d’origine) après avoir fondé à Paris en 1930, avec Michel Seuphor, le groupe Cercle et Carré. Ce groupe a réuni la plupart des grands créateurs de l’art abstrait du début du XX° siècle (pour n’en citer que quelques-uns : Mondrian, Kandinsky, van Doesburg, Vantongerloo, Arp, Russolo… et, bien sûr, Torres-García).
Dés son retour en Uruguay, Torres-García entreprend par ses écrits et ses conférences de faire connaître les avant-gardes européennes.
Il est impossible de dissocier l’histoire du mouvement MADI de la vie de son créateur : Carmelo Arden Quin Alves Oyarzun. Il est né en 1913, à Rivera, partie uruguayenne d’une ville bâtie à cheval sur la frontière entre l’Uruguay et le Brésil. Il a été le théoricien, le rassembleur, l’organisateur qui a donné naissance à MADI, l’a aminé avec passion et fermeté depuis les années quarante.
En 1935, Arden Quin assiste à une conférence donnée par Torres-García à Montevideo. Il le fréquentera par la suite, aura accès à sa bibliothèque, aux revues d’avant-gardes qu’il reçoit du monde entier. Ceci aura une importance décisive pour les choix, les actions, les buts qu’Arden Quin se fixera au cours de sa vie.
C’est la littérature, la poésie en particulier, et la philosophie qui seront ses premiers centres d’intérêt.
En 1938, il s’installe à Buenos Aires où il fait partie d’un groupe de peintres et d’écrivains d’avant-garde.
En 1941 commence la gestation de la revue d’avant-garde Arturo (Revue des Arts Abstraits) En 1944 paraît l’unique numéro de la revue avec des textes ou poèmes d’Arden Quin, Bayley, Vicente Huidobro, Kosice, Rothfuss, Mendes, Torres-Garcia… et des reproductions de Kandinsky, Mondrian, Maldonado, Torres-Garcia, Vieira da Silva…
Du 3 au 6 août 1946, est présentée à l’Institut Français d’Etudes Supérieures de Buenos Aires la première exposition d’importance et le premier acte public Madi, acte au cours duquel Arden Quin lit « L’introduction au manifeste Madi ». Les participants à cet événement affirment l’universalité et les affinités de leur esthétique avec les différentes expressions de la création d’avant-garde, poésie, musique, danse, architecture… Participaient notamment à cette manifestation des plasticiens : Arden Quin, Rothfuss, Martin Blasko, Kosice…, des musiciens : Eitler, Juan-Carlos Paz du groupe Nueva Música, une danseuse : Paulina Ossona sur une chorégraphie d’Arden Quin...
En 1947 le groupe éclate à la suite de différents entre Arden Quin et Kosice. Eitler, Martin et Ignacio Blasko suivent Arden Quin, Rothfuss s’allie avec Kosice.
1948 : Séries des « Formes galbées » et des « Coplanals » (peintures-objets articulables, transformables).
Arden Quin quitte l’Argentine pour s’installer à Paris. La même année, peu avant son arrivée, le Salon des Réalités Nouvelles, salon de l’abstraction Géométrique, avait accueilli dix-sept nations étrangères. Parmi elles la presse remarque l’ensemble MADI : « Oui ! Vous avez un gros succès ici à Paris, au milieu des 17 nations représentées. La Presse vous est très favorable » peut écrire Del Marle, peintre et secrétaire des Réalités Nouvelles, aux Madis de Buenos Aires.
Rencontre déterminante d’Arden Quin avec Vantongerloo. Mais son abstraction est heureuse, loin des préoccupations raisonnantes d’un Vantongerloo ou du mysticisme de Malevitch ou de Mondrian. La complexité du langage plastique le passionne plus que toute préoccupation littéraire ou psychologique d’un Arp, d’un Vantongerloo ou d’un Tutundjian.

Séries des « Reliefs amovibles » de 1949 à 1950, précurseurs des « Méta-mécaniques » de Tinguely, des « Plans mobiles » de Pol Bury et des « Assemblages mouvants » d’Agam, tous exécutés en 1953.
Le groupe MADI est très vite reconstitué à Paris (la galerie parisienne Colette Allendy présente « Les Madis » en 1950 avec Arden Quin, Vardanega, Eielson et Desserprit).
De 1951 à 1958, un Centre de Recherches et d’Etudes Madistes est créé dans l’atelier parisien d’Arden Quin avec la participation d’artistes latino-américains et français (Volf Roitman, Pierre Alexandre, Angela Mazat, Roger Neyrat, Rubén Nuñez, Marcelle Saint-Omer et Georges Sallaz).
En 1953, le groupe MADI occupe la première salle du Salon des Réalités Nouvelles.
A partir de cette date les expositions vont se multiplier tant en France qu’à l’étranger.

EXPOSITIONS MADI INTERNATIONAL

(sélection depuis 1990)
2007
Ière Biennale de géométrie, Buenos Aires.
2006
MADI Hier et aujourd’hui, Mairie du XXe, (Paris, 58 artistes).
Festival international MADI, Moscou.
2005
Celebration of Geometric Art , MADI Museum and Gallery, Dallas, Texas ; Etats-Unis, (80 artistes présentés de 20 pays).
Inauguration du MUSEUM MADI SOBRAL, Sobral, Brésil (collection permanente de 70 artistes).
Mobile, Amovible, Coplanal, Articulable,Variable, Centre d’art Géométrique ORION, Paris (47 artistes présentés).
Mobil1mobil2mobil3 organisé par ORION et le Mobil MADi Museum, Centre d’art Géométrique MADI, Paris, MTA-MADI Galéria « Z », Györ, Bratislava, Hongrie (57 artistes).
2004
Arte MADI Internacional, organisé par le Museo de Arte Contemporáneo Latinoamericano (MACLA) de La Plata, Centro Cultural Borges, Buenos Aires, Argentine.
2003
MADI Museum and Gallery, Kilgore law Center, Dallas, Texas, Etats-Unis.
Movimiento MADI Internacional, MACLA , La Plata, Argentine (59 artistes).
2001
MADI Outside the Box, Polk Museum of Art, Lakeland, Florida, Etats-Unis (14 artistes) ; Golf Coast Museum of Art, Largo, Florida.
1999
Hommage de MADI à Gorin , Château de la Groulais, Blain, France (80 artistes de 12 pays).
Da MADI a MADI (1946-1999), Civica Galleria d’Arte Moderna di Gallarate, Italie (48 artistes, préfiguration d’une exposition permanente d’œuvres MADI dans ce musée).

Notre artiste  Antonia LAMBELE   fait partie du mouvement MADI

La Galerie  Richard DELH  à Paris , actuellement la K. A. D. Gallery a exposé le fondateur du mouvement MADI :   CARMELO  Heriberto Alves Oyarzun – ARDEN QUIN  (Urugay 1913)

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MANIFESTE MADI  par  CARMELO ARDEN QUIN (Buenos-Aires -1946)

Dans les pays ayant atteints une étape supérieure de développement industriel, l’ancien état de chose du réalisme bourgeois a presque disparu. La représentation plastique de la nature y bat en retraite et se défend bien faiblement.

C’est alors que l’abstraction expressive prend place. Dans cet ordre on doit inclure les écoles d’art figuratif allant du cubisme au surréalisme, en passant par le futurisme. Certes, ces écoles ont répondu aux nécessités idéologiques de leur époque et leurs productions restent acquis inestimables à l’égard de la solution des problèmes posés à la culture de nos jours. Malgré cela, son temps historique est révolu.
En outre, l’insistance mise par les œuvres réalisées dans ce contexte sur le thème extérieur à ses qualités propres, est à considérer comme une régréssion, comme un service rendu à la figuration contre l’esprit constructif qui s’efforce de gagner à soi tous les aspects de la culture dans tous les pays.

Avec l’art dit “concret”, lequel, en réalité, n’est qu’une branche plus jeune de cette tendance abstractionniste, commence la grande période de l’art non-figuratif où l’artiste , prenant l’élément et son support correspondant, crée l’œuvre dans sa pureté essentielle.

Mais l’Art Concret a péché par manque d’universalité et de cohérence organisatrice. Il a sombré en de profondes et insurmontables contradictions, tout en conservant les atermoiements et les incertitudes de l’art ancien et celles des ses ancêtres immédiats: le suprématisme, le constructivisme, le néoplatonicisme.
Par exemple, il n’a pas su écarter de la peinture, de la sculpture, de la poésie, respectivement la superposition, le support rectangulaire, l’athématisme, l’imagerie créationniste ou surréaliste; le statisme plastique, l’interférence entre volume et partie creuse des notions et des images pouvant être traduites, illustrées graphiquement.

L’Art Concret n’a pas su s’opposer, faute d’une théorie esthétique d’ensemble, et partant, d’une pratique adéquate aux mouvements intuitionnistes tels que le surréalisme, aujourd’hui universellement répandu. De là la réussite, nonobstant les conditions contraires, de l’intuition contre la conscience, des révélations de l’inconscient contre l’analyse objective, l’étude proportionnée et l’attention lucide que l’on doit avoir devant les lois de la chose à faire.

On reste encore dans le symbolisme, dans l’onirisme et l’on prend parti pour la métaphysique contre l’expérience. Quant à la connaissance de l’art et de l’interprétation de ses données historiques, y sévit en permanence l’argumentation idéaliste et subjective la plus notoire.

On ignore les lois du matérialisme dialectique et, lorsque l’on s’en sert, c’est pour les appliquer à l’économie et à la politique, laissant bien soigneusement de côté l’emploi de ses données à l’art, comme le font les tenants enragés du réalisme socialiste.

Bref, l’art avant Madi, tant dans le jugement de son propre contenu de classe que dans son idéologie et sa pratique peut être qualifié:

d’un historicisme scolastique, idéaliste;
d’une conception irrationnelle;
d’une technique académique;
d’une composition unilatérale, statique et incohérente nous donnant des œuvres exemptes de vraie universalité, de vraie trouvaille, et tout cela servi par une conscience, ou inconscience, imperméable à une rénovation permanente de méthode et de style, seule voie pouvant nous amener à créer l’événement.

Contre tout cela se dresse Madi, qui confirme le désir inaliénable de l’homme d’inventer, d’aller toujours de l’avant, de faire des objets dans le contexte des valeurs permanentes, coude à coude avec l’humanité dans sa lutte pour la construction d’une société sans classe qui libère l’énergie et en vienne à dominer et l’espace et le temps en tous sens, de même que la matière, jusqu’aux ultimes possibilités.

Sans rigueur descriptive en relation avec la totalité de la structuration, l’objet ne peut pas être réalisé ni intégré dans l’ordre universel de l’évolution. C’est ainsi que le concept d’invention doit être défini comme passage, comme faculté, jaillissement du désir, et celui de création comme acte, événement, comme essence se montrant et agissant éternellement.
Pour le Madisme, donc, Invention sera dévoilement, pressentiment de la chose, la chose en puissance, et Création, la chose réalisée.

En conséquence, on reconnaîtra par Art Madi, l’organisation dans leur support respectif des éléments propres à chaque discipline esthétique; la présence de l’objet; l’objet inséré dans la beauté d’un ordre dynamique, mobile, le thème que j’appelle “anecdote”.

Lucidité et Pluralité y sont de surcroît contenues.

Concrétiser le mouvement, le synthétiser pour que l’objet naisse et délire entouré d’un éclat nouveau.

Voilà les valeurs essentielles de l’œuvre madique.

Bannie toute ingérence des phénomènes d’expression, de représentation et de signification.

L’œuvre est, n’exprime pas.
L’œuvre est, ne représente pas.
L’œuvre est, ne signifie pas.

Le dessin madi,
c’est une disposition de points et de lignes sur une surface pouvant créer une forme ou un rapport de plans.

La peinture madi:
Couleur et bidimensionnalité. Structure plane polygonale. Superficie incurvée, concave ou convexe. Plans articulés, amovibles, avec mouvements linéaires, giratoires ou de translation.Coplanal.

La sculpture madi:
Tridimensionnalité de valeur temporelle. Solides avec espaces vides et mouvements d’articulation, de rotation, de translation. Cristal et matières plastiques en transparence. Fils d’acier dansants.

L’architecture madi:
Ambiance, formes amovibles et transparentes laissant le regard s’évaser vers l’horizon.

La musique madi:
sons et temps spatiaux, lignes et plans de bruitage thématique.

La poésie madi:
proposition gratuite, notions et métaphores ne pouvant en aucun cas être traduites par d’autres moyens que la paroles. Succession conceptuelle pure. Superficies dispersées ou articulées en tous sens. Livres de formes variées. Poésie mobile.

Le théâtre madi:
Scénographie amovible s’adaptant aux déplacements d’objets et des personnages idéaux. Dialogues de cause à effet gratuits. Mythe inventé et événement.

Le roman et la nouvelle madi:
Sujet se mouvant sans lieu ni temps réels. Rigueur de langage et identité paradoxale.

La danse madi:
Corps et mouvements indépendants de la musique. Thème plastique, geste et attitudes en concordance, circonscrits à un lieu mesuré ou délirant. On ne danse pas une musique, mais on peut danser un objet, géométrique ou autre.

 

Je crée l’événement.
Le passé n’est pas d’aujourd’hui qui sera demain.

Je vous lègue la formule des inventions de l’avenir.

Madi est un outil d’invention.

MADI

initiales de CarMelo   ArDen  QuIn

et

MAtérialisme DIalectique.

 

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